Chronologie de la famille Silberberg (1834-1922)

La famille Silberberg vient compléter l’article Un certain Henri Silberberg.

Une histoire d’immigrés (en 5 actes)

Acte I : Les origines familiales

Vers 1834 : Naissance à Zarnovice (Pologne Russie) de Jacob SILBERBERG, fils de Salomon SILBERBERG et Sora FINKELSTEIN.

Vers 1836 ou 38 : Naissance à Budapest de Francesca HELLER, fille de Simon HELLER et de Rosalie VALENSCHTEIN.

Vers 1838 ou 39 : Naissance de Bernhard HELLER, qui sera témoin aux mariages d’Annette et Rosalie Silberberg.

1859 : Jacob SILBERBERG épouse Francesca HELLER à Budapest (Hongrie).

15 janvier 1860 : Naissance d’Annette SILBERBERG à Zarnovice.

28 avril 1863 : Naissance de Rosalie SILBERBERG à Zarnovice.

Vers novembre 1864 : (par déduction de son acte de décès) Naissance de Simon SILBERBERG à Alexandrie, Egypte.

23 août 1866 : mort de Simon (acte), 105, rue Saint-Maur, XIe, chez ses parents Jean SILBERBERG, 32 ans, marchand et son épouse Fanny Heller, 28 ans, sans profession.

21 octobre 1866 : Naissance d’Henri SILBERBERG (acte). Jacob est colporteur, et sa mère est prénommée Fanny. Ils résident 128, rue Saint-Maur, dans le XIe.

Vers 1867 : Naissance d’Émile SILBERBERG.

4 août 1867 : Naissance à Paris d’Ernestine CROUSSILLARD (acte), fille de Ferdinand CROUSSILLARD, ébéniste, et de Marie Angélique Joséphine MARC, couturière. Ils résident 11, rue de Bercy Saint Antoine et ne sont pas mariés.

27 avril 1868 : Naissance de Samuel SILBERBERG (acte). Les Silberberg sont « marchands de nouveauté » et résident 19, rue de la Goutte d’Or (XVIIIe). Témoins un sergent de ville et un marchand de vins résidant tous deux 6, rue de la Goutte d’or.

Mars-juin 1869 : Faillite de Jacob SILBERBERG, colporteur, résidant 12, boulevard de la Villette (acte).

12 novembre 1869 : Naissance d’Eugène SILBERBERG, chez ses parents, Jacob SILBERBERG et Fanny HELLER, marchands de nouveautés, 12, boulevard de la Villette, XIXe (acte).

Acte II : Le devenir familial

13 avril 1882 : Mariage de Salomon BENSMANN, tailleur d’habits, et Annette SILBERBERG (acte). Elle est demoiselle de magasin et vit chez ses parents, « marchands de chaussures », 152, boulevard Voltaire (XIe). Est témoin l’oncle d’Annette (frère de sa mère) Bernhard HELLER, 43 ans, marchand de chaussures, 83, rue Lemercier. Fanny HELLER ne sait pas signer.

Bensmann, 78, av de Villiers, négociant, sera témoin aux mariages de Rosalie (7 octobre 1886), d’Eugène (3 octobre 1889), de Samuel (26 septembre 1895) et d’Henry SILBERBERG le 1er octobre 1895.

7 octobre 1886 : Mariage d’Albert LEVY, employé, et Rosalie SILBERBERG (acte). Elle est employée. Charles Bernard Heller, négociant, 50 ans, 85, rue Lemercier, est encore témoin.
Albert Lévy sera témoin aux mariages d’Eugène en 1889, (alors représentant de commerce 85 rue du Chemin Vert), de Samuel et d’Henri en 1895 (il est alors négociant, 43, rue Réaumur).

31 décembre 1887 : Henri SILBERBERG devient Français par une déclaration à la mairie du XIe arrondissement.

1889 : J. SILBERBERG, chaussures, 152, Bd Voltaire, XIe(Bottin du commerce).

Période d’ exercices d’Henri SILBERBERG dans le XXXeme régiment d’Infanterie.

Février-août 1889 : Henri SILBERBERG voyage en France

3 octobre 1889 : Premier mariage d’Eugène SILBERBERG, qui épouse Sarah HIRSCH, couturière (acte). Il est voyageur de commerce et vit chez ses parents 92, boulevard Richard Lenoir (XIe). Jacob est « marchand de chaussures en gros ».

29 octobre, 31 octobre et 2 novembre 1889 : Annonce de la faillite d’Henri SILBERBERG, « négociant en chaussures, demeurant rue de Lancry, 17 » (La Loi, 31 octobre 1889, La Lanterne, 3 novembre 1889, L’Intransigeant, 2 novembre 1889 et Le Droit, 31 octobre 1889).

30 Novembre 1889 : Annonce de la faillite d’Henri SILBERBERG, « négociant en chaussures, demeurant rue de Lancry, 17 », Xe, pour « insuffisance d’actifs » (Archives de la Seine, et La Lanterne). Il a 24 ans.

15 février 1890 : Publication de cette faillite dans les Archives commerciales de la France.

1er novembre 1891 : Henri SILBERBERG est intégré dans la Réserve de l’armée active.

9 février 1892: Naissance de Léon SILBERBERG, 71, rue de Picpus (acte). Ses parents : Eugène SILBERBERG, 22 ans, et son épouse Sarah HIRSCH, domiciliés 9, rue Saint-Paul, IVe.

1893 : Henri SILBERBERG voyage en Belgique.

11 juillet 1894 : Divorce d’Ernestine CROUSSILLARD et Auguste Louis Edmond VROLAND.

23 septembre 1895 : Henri SILBERBERG et Ernestine CROUSSILLARD signent un contrat de mariage devant Maître Vallée.

26 septembre 1895 : Mariage de Samuel SILBERBERG et Nancy Marie MOÏSE (acte). Il est négociant et réside chez ses parents, 91, quai de Valmy (Xe)

1er octobre 1895 : Henri SILBERBERG épouse, à la mairie du Xe, Ernestine CROUSSILLARD (acte). Il est employé de commerce, elle sans profession. Ils résident tous deux 181, rue Lafayette (Xe). Jacob est négociant et vit 91, quai de Valmy (Xe). Le père d’Ernestine est décédé, sa mère vit à Noisy le Grand. Eugène SILBERBERG (26 ans) est publiciste et vit 7, rue Albouy, Xe (rue Lucien Sampaix depuis 1946).

1896 : Exercices d’Henri SILBERBERG dans le XXXeme régiment d’Infanterie

26 janvier 1898 : Les créanciers de Jacob SILBERBERG « commissionnaire en produits chimiques et pharmaceutiques à Paris, rue d’Enghien 30, demeurant au Raincy (Seine-et-Oise) allée de la Fontaine 13 » au Tribunal de commerce. (La Loi, 20 janvier 1898)

7 avril 1898 : Mort de Francesca HELLER, épouse SILBERBERG, 62 ans, rentière (acte). Ils vivent 11, rue Alibert (Xe) Jacob est rentier, Samuel (30 ans) représentant et Eugène (28 ans) administrateur de concert. A la mort de Francesca, la famille achète une concession dans le cimetière de Pantin où seront également inhumés Henri Silberberg en 1921 et son épouse en 1935.

4 juillet 1898 : Constitution de la société « Silberberg et Cie », qui associent Henri et Ernestine, et prend effet du 1er juin (Archives de la Seine).

7 juillet 1898 : Charles ZERAPHA, négociant, et Julie STORA s’associent pour « l’exploitation et l’administration » de La Ville japonaise, « concert », 17, boulevard de Strasbourg (Archives de Paris). L’association prend effet le 15 juillet.

16 juillet 1898 : Divorce à la mairie du 4e d’Eugène SILBERBERG (15 boulevard Saint-Denis), demandeur et Sarah HIRSCH (rue Saint-Paul). Exécution du jugement en faveur d’Eugène, rendu le 6 janvier 1898.

21 juillet 1898 : Second mariage d’Eugène SILBERBERG, avec Marie Julie STORA , à Saint-Maur-des-Fossés (acte). Eugène a pour témoins ses frères Henri et Émile, Julie son beau-frère, Charles Zerapha (tous deux sont d’Alger), et un ami, Fabien Dumail.

1899 : Exercices d’Henri SILBERBERG dans le XXXeme régiment d’Infanterie.

27 décembre 1899 : mort de Jacob SILBERBERG, 65 ans (acte), 3, rue Gréneta (3e). Son fils Émile, 32 ans, est représentant de commerce et vit 24, rue de Bondy. Albert Lévy, son gendre, négociant 43, rue Réaumur.

Novembre 1900 : Henri SILBERBERG est intégré dans l’armée territoriale.

18 octobre 1901 : Constitution d’une Société « Silberberg et Cie ».

22 février 1902 : Naissance d’Alfred SILBERBERG, 24, rue de Bondy chez ses parents Samuel SILBERBERG, 34 ans, représentant et Nancy Marie MOÏSE, 31 ans, sans profession.

Acte III : Premières activités

1902 : « Silberberg, publicité, 23 bd des Italiens » (Bottin du commerce)

1903 et 1905 : Eugène SILBERBERG est directeur de La Ville japonaise (Annuaire des artistes de l’enseignement musical et dramatique).

1903-1908 : Henri SILBERBERG est directeur du Casino de Saint-Valery-en-Caux (Annuaire des artistes et Livret militaire, Archives de Paris). Sacha Guitry y débute comme acteur en 1905.

Août 1903 : Organisation par Silberberg d’une soirée au casino « au bénéfice d’une œuvre de bienfaisance » (Le Vélo, 19 août 1903)

22 août 1904-17 mai 1905 : Tribunal de commerce de Saint-Valery-en-Caux puis Cour de Rouen. Litige entre un croupier du casino et Silberberg, assigné. Les parties renvoyées pour conciliation. (Recueil de jurisprudence commerciale et maritime du Havre, 1905, T. 51)

26 août 1905 : Fête des marins à Saint-Valéry. « Les honneurs du casino étaient faits par Mme Silberberg, femmes du directeur, avec une grâce parfaite ». (L’Écho de Paris, 26 août 1905)

1906 : Henri SILBERBERG est intégré dans la Réserve de l’armée territoriale.

8 novembre 1907 : Faillite de « Silberberg ayant exploité le Casino de Saint-Valery-en-Caux et une agence de publicité à Paris,  24, boulevard des Capucines demeurant à cette dernière adresse ». Id. dans La Presse, 10 novembre, Rubrique « Les faillites ». Réglée par l’intervention de sa femme (Archives de la Seine).

12 novembre 1907 : « Mme Lucie Silberberg, épouse séparée de biens de M. Henri Silberberg, demeurant à Paris, 22 rue de Chazelles, a formé opposition au jugement du Tribunal de commerce de la Seine, en date du 8 novembre 1907, qui a déclaré la faillite de M. Henri Silberberg […] » (Gazette des tribunaux, 12 novembre 1907 et La Loi et Le Droit, 15 novembre 1907). Il s’agit bien d’Ernestine CROUSSILLARD.

1908 : SILBERBERG figure dans les Annuaires du commerce Didot-Bottin comme tenant au 24, boulevard des Capucines (IIe arrondissement), une agence d’« affichage, publicité dans les journaux et tramways ».

16 mars 1908 : Enregistrement de la vente à M. Trauchessec par Henri SILBERBERG  du fonds et matériel du casino de St-Valery-en Caux. La minute notariale fait état du montant de la transaction: 60 000 Fr.

24 décembre 1908 : Henri SILBERBERG vend « fonds et matériel » du Casino de Saint-Valery-en-Caux.

30 novembre 1909-13 avril 1912 : Faillite d’Henri SILBERBERG, Agence de publicité, 24, bd des Capucines. Syndic Anthoine. (Archives de la Seine).
Les diverses phases de la faillite sont annoncées successivement dans les Archives commerciales de la France, Journal hebdomadaire, 4 décembre 1909 ; La Lanterne, 30 novembre 1911 (l’adresse de l’Agence est alors 5, Fbg Saint-Honoré) ; et les Archives commerciales de la France , le 17 avril 1912 (Répartition de faillite, Syndic Morin). Le 15 décembre 1909, la Gazette des tribunaux invite les créanciers de Silberberg à se présenter au greffe « dans un délai de 20 jours », idem le 14 juillet 1910, « dernière invitation » pour le 21 courant à 10h ». Le 11 novembre 1910, elle publie une invitation à Silberberg de se rendre au Tribunal de commerce « le 17 courant, à 10 h », et le 14-15 mars, même invitation à ses créanciers. Le 7 janvier 1911, convocation de Silberberg « le 12 courant, à 10h » pour un concordat.

1er octobre 1912 : Henri SILBERBERG est libéré du service militaire.

1914 : Henri SILBERBERG exerce le même négoce à la même adresse (Annuaires du commerce Didot-Bottin).

14 juin 1917 : Le soldat Léon SILBERBERG s’est noyé dans l’établissement Le Grand Bain parisien, quai de la Mégisserie, le 6 juin. Les témoins sont priés de contacter son père, Eugène, rue de Lonchamp (Le Gaulois). Eugène SILBERBERG vit alors au 92 de cette rue.

Acte IV : L’aventure du Louxor

SILBERBERG réside successivement 25, boulevard Flandrin (XVIe) puis 42, rue Cortambert (XVIe).

2 avril 1919 : Henri SILBERBERG achète à Paul Eugène Appert, devant le notaire Vallée, le bâtiment du 170, boulevard de Magenta/53, boulevard de la Chapelle.

1920 : Bottin du Commerce : Henry SILBERBERG, affiches, journaux et publicité, 41, boulevard des Capucines.

5 janvier 1920 : Henri ZIPCY signe les plans du Louxor.

6 janvier 1920 : Henri SILBERBERG écrit au préfet Autrand pour obtenir l’autorisation de bâtir un cinéma.

15 janvier 1920 : Évacuation de l’immeuble du 170 bd de Magenta (L’Intransigeant, 23 janvier 1920, Le Peuple, 9 février 1921).

3 avril 1920 : Permis de construire.

29 mai 1920 : SILBERBERG fait passer dans Le Matin une annonce pour de « grosses quantités »  de selles et divers harnachements de chevaux. Adresse : 41, boulevard des Capucines.

14 novembre 1920 : SILBERBERG fait passer dans Le Matin une annonce pour la vente de 35 camions. Il tient, toujours à la même adresse, un commerce de « Commission-Exportation ».

2 décembre 1920 : Création par Henry SILBERBERG d’une « Agence fermière de publicité », 41 boulevard des Capucines (Archives de la Seine).

1921 : Henri SILBERBERG tient, 41, boulevard des Capucines, une agence d’ « affichage, publicité, journaux » (Annuaires du commerce Didot-Bottin).

9 février 1921 : Un article dans Le Peuple évoque la construction du Louxor.

13 février 1921 : Henri SILBERBERG passe une annonce dans le Figaro pour vendre 2000 tonnes d’acier.

Février-mars 1921 : Une fiche de renseignements à son nom figure dans les dossiers du Haut-Commissariat français, à la catégorie « Cinéma ».

6 octobre 1921 : Inauguration du Louxor.

Acte V : La chute

23 novembre 1921 : Henri SILBERBERG est mis en faillite sur requête de la Banca Italiana di Sconto. Syndic Morin (Archives de la Seine). Il meurt le même jour, à son domicile de la rue Cortambert (acte). Il a 55 ans.

16 novembre 1921 : Obsèques d’Henry Silbergerg (Comœdia, 27 novembre 1921). Il a été « fermier de publicité de Comœdia ». Inhumation au cimetière de Pantin.

2 décembre 1921 : la revue L’Univers israélite, p. 236, annonce l’inhumation d’Henri Silberberg.

12 avril 1922 : Ernestine CROUSSILLARD, veuve SILBERBERG, vend le Louxor, chez les notaires Moyne et Goupil, à la « Société Nouvelle du Cinéma Louxor ».

27 décembre 1921 : Déclaration de faillite de « Feu Silberberg, propriétaire du cinéma Louxor, boulevard Magenta, 150, et boulevard de La Chapelle, 58, ayant demeuré boulevard Flandrin, 25, puis rue Cortembert, 42 » (Le Temps, 27 décembre 1921)

17 mars 1922 : Les créanciers de « Feu SILBERBERG Henri, propriétaire du CINÉMA LOUXOR, boulevard Magenta, 150, et boulevard de La Chapelle, 58, ayant demeuré à Paris, boulevard Flandrin, 25, puis rue Cortembert, 42 » sont au Tribunal de commerce pour « l’affirmation de leurs créances ». (La Loi, 12 mars 1922)

4 août 1924 : Date de cessation des paiements de la faillite de « Feu SILBERBERG, Henri, propriétaire du CINÉMA Louxor […] » par jugement du Tribunal de commerce du 4 janvier 1924. (La Loi, 9 février 1924)

25 septembre 1935 : Décès d’Ernestine CROUSSILARD à son domicile, 41 rue Alain Chartier. Elle sera inhumée dans le caveau familial de son époux, sous le prénom de Lucie.

RIDEAU

 Nicole Jacques-Lefèvre et Dominique Delord ©lesamisdulouxor.fr