L’ équipe du cinéma Louxor dévoile ses projets

Dans sa Lettre d’information Louxor n° 3, la Mission cinéma de la Ville de Paris annonce que le Conseil de Paris du 11 décembre 2012 a entériné la proposition d’attribuer la délégation de service public pour l’exploitation du Louxor à la société CinéLouxor. Nous résumons ici les grandes lignes du très riche entretien accordé par la nouvelle équipe à la rédaction de la Lettre de la Mission cinéma.  Quelques photos des décors restitués y sont également publiées. (Pour de plus amples détails sur le délicat  travail de restitution et de restauration effectué par les décorateurs, nous renvoyons le lecteur à nos interviews de Claire Bergeaud et Jean de Seynes.)

L’équipe de CINÉLOUXOR :

Carole Scotta, Martin Bidou et Emmanuel Papillon (photo Cinélouxor)

La Lettre rappelle tout d’abord « la complémentarité de l’équipe constituée de Carole Scotta, dirigeante d’Haut et Court, société indépendante de production et de distribution de films, de Martin Bidou, exploitant des salles Le Vincennes, le Nouvel Odéon, le Max Linder, programmateur et directeur des ventes de la société Haut et court, et d’Emmanuel Papillon, directeur pendant 20 ans du cinéma Jacques Tati à Tremblay en France et actuel directeur de la section exploitation de la FEMIS ».

Carole Scotta exprime la volonté de la nouvelle équipe de « mieux défendre le cinéma dans un quartier insuffisamment desservi sur Paris et faire du Louxor un lieu de vie ouvert sur le quartier dans toute sa diversité. La reprise d’un cinéma comme le Louxor est la suite logique de parcours personnels complémentaires que nous souhaitons conjuguer. En effet nos expériences professionnelles sont fortement associées à la défense d’un cinéma de qualité, à la transmission de la cinéphilie et la réussite d’une insertion d’un équipement culturel dans un environnement social donné ».

Que cette aventure soit aussi un défi, l’équipe de CinéLouxor le sait fort bien :  « Au-delà des exigences que l’on doit avoir sur la programmation, l’accueil du public, le confort ou tout simplement la convivialité du lieu, la difficulté est d’ancrer Le Louxor dans les habitudes des sorties culturelles des spectateurs. On dit souvent que la « montée en puissance » d’un cinéma à son ouverture afin qu’il atteigne une fréquentation stable est de 2 ou 3 ans. Ceci dit l’attente est telle sur l’ouverture du Louxor que nous sommes convaincus que cette période « d’adaptation » sera plus courte ».

Plafond et disque ailé de l’écran  (photo Ville de Paris – Direction du Patrimoine et de l’Architecture)

Outre la mise en place d’une programmation diversifiée et d’une « politique tarifaire variée et abordable », les trois partenaires annoncent aussi une politique d’animation inventive.

Emmanuel Papillon annonce qu’il va « rencontrer les responsables d’association et des institutions, et d’une façon générale tous ceux qui contribuent à la vie sociale et culturelle du quartier. Je veux présenter nos actions fortes en matière de programmation : l’Université Populaire du Louxor, le travail en direction du jeune public, les animations régulières (avant-premières, expositions…) mais aussi écouter la spécificité de chacun ».

Il s’agit d’ouvrir le Louxor à tous les publics : « Le Louxor sera le cinéma des cinéphiles mais nous souhaitons aussi faire partager le plaisir du cinéma en salle à ceux qui n’ont pas cette habitude. Des actions spécifiques seront menées dans ce sens. Nous souhaitons que le Louxor soit un lieu de rendez-vous pour tous les habitants du quartier ». Les jeunes publics seront particulièrement bien traités : « Chaque semaine un film en direction du jeune public sera présenté, des animations régulières seront proposées (ciné-conte, ciné-goûter…). Par ailleurs, le Louxor accueillera les trois dispositifs d’éducation à l’image : Ecole et Cinéma, Collège au Cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma. C’est en quelque sorte la quasi-totalité des matinées qui seront consacrées au jeune public ».

Frise des Egyptiennes et tête pharaonique (Photo Ville de Paris – Direction du patrimoine et de l’architecture )

Martin Bidou, qui programme déjà plusieurs salles parisiennesapporte quelques précisions sur les films que nous verrons bientôt : « Le Louxor programmera les nouveautés en sortie nationale. Notre tâche sera de programmer les grands films Art et Essai porteurs de qualité, et la grande salle s’y prête très bien, mais également de faire découvrir des réalisateurs moins connus à travers une programmation diversifiée de films plus singuliers. Notre engagement auprès de la ville de Paris est d’obtenir bien sûr le classement Art et Essai mais nous ne nous interdisons pas parfois de nous positionner sur une programmation plus généraliste.Enfin nous accorderons une attention toute particulière aux cinématographies du monde et notamment du Sud. Bien évidemment tous les films seront programmés en version originale ».

Quant à la distribution, il se montre confiant car  le Louxor «vient pallier un défaut d’offre sur ce quartier. Il s’agira là d’une nouvelle habitude de programmation, un nouveau quartier sur lequel il faudra compter pour les sorties nationales. J’attends également de la part des distributeurs de pouvoir accueillir les équipes des films pour les avant-premières parisiennes ! Et je suis encore moins inquiet quand je vois la splendeur de la grande salle…».

L’ouverture du Louxor sera marquée par diverses manifestions, dont une exposition à la Mairie du 10e arrondissement du 25 mars au 25 mai 2013.

Organisée par notre association les Amis du Louxor, cette exposition est financée par la Ville de Paris et sera mise en espace par l’architecte Philippe Pumain.
À travers la présentation de documents inédits très variés (photographies, documents d’archives, programmes…), elle proposera un parcours original, historique et thématique, qui permettra de découvrir l’histoire du Louxor et de sa programmation. L’exposition fera une place aux œuvres de photographes professionnels et de jeunes créateurs qui se sont passionnés pour la renaissance de ce bâtiment. Une autre partie de l’exposition sera consacrée à la présentation des techniques et des savoir-faire mis en œuvre lors de sa rénovation. D’autres cinémas décorés à l’égyptienne seront également mis en relation avec leur prestigieux aîné.
Une manière à la fois agréable, pédagogique et ludique de reprendre contact avec cette « nouvelle » et spectaculaire salle de cinéma.
Nous préparons également, en collaboration avec l’architecte Philippe Pumain, un ouvrage aux éditions AAM qui complétera l’exposition.

Calendrier 

Selon la Lettre de la mission cinéma, de décembre 2012 à mars 2013, la Ville procédera aux essais techniques, aux finitions des façades, à l’aménagement de l’espace public, et enfin, le passage de la commission de sécurité et d’accessibilité permettra l’ouverture du cinéma au public au printemps 2013.