Exposition à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé : Architectures remarquables, les ciné-palaces

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose, du 10 avril au 13 juillet 2024, une exposition, organisée par les commissaires Axel Huyghe (salles-cinema.com) et Stéphanie Salmon (Fondation Jérôme Seydoux-Pathé). De belles photographies montrent nombre de salles marquantes, depuis 1906 jusqu’aux années 1960, période durant laquelle les palaces sont peu à peu supplantés par les complexes multisalles. Le Louxor trouve là une belle place en tant que « Palace de quartier » qui a retrouvé sa splendeur passée.

Le Louxor (architecte de la rénovation : Philippe Pumain. Photos (2013) Luc Boegly/AAM)

Nous empruntons à la feuille de salle de l’exposition, fort bien faite, quelques paragraphes de son descriptif.
« Rex, Tuschinski, Omnia, Louxor, Uránia… ces noms mythiques de salles de cinéma renvoient à la création de remarquables ensembles architecturaux qui ont participé et participent encore aujourd’hui, par leur décor et leur technique, au spectacle cinématographique. Ils montrent comment, au cours du XXe siècle, s’est constituée la notion de palais de cinéma dans la ville. »

L’ère des palaces

« Les salles qui ont marqué les spectateurs par leur gigantisme, leur modernité, leur décoration, voire leur pérennité, sont pour plusieurs d’anciennes salles de spectacles et pour la majorité des édifices modernisés ou bâtis au début ou à partir de la fin des années 1920. Une pléiade d’architectes érige en France de nouveaux palaces toujours plus beaux et majestueux, comme Henri Zipcy (le Louxor, 1920) et Henri Sauvage (le Gambetta-Palace, 1920). »

« De grandes villes européennes, comme Amsterdam, se dotent de temples du cinéma. Jusqu’au début des années 1920, l’association des styles, rendus par des techniques aussi variées que la mosaïque, la tapisserie, la fresque, le vitrail et l’utilisation de différents métaux, apporte magnificence et exotisme et inscrit ces temples dans la dynamique de la création. Le spectacle est sur l’écran et dans la salle. Aller au cinéma procède non seulement du loisir et du divertissement, mais aussi du grand spectacle. »


L’exposition se poursuit avec l’épanouissement de l’Art-déco, et, après la guerre, la nouvelle époque de construction de mono-écrans ou de multisalles.
Une journée d’étude, consacrée au même thème, s’est déroulée le 26 avril 2024. Ce premier volet sera suivi d’une seconde journée le vendredi 27 septembre 2024.

Le Louxor, « architecture remarquable », à la fondation Jérôme Seydoux-Pathé

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose, du 11 avril au 13 juillet 2024, une double exposition consacrée d’une part aux plus belles salles de cinéma, Architectures remarquables : les ciné-palaces, et d’autre part à l’architecte Renzo Piano, auteur notamment – il y a 10 ans – de l’immeuble qui abrite la Fondation.

A côté du Louxor y figureront le Rex, Le Tuschinski, l’Omnia, l’Urania…

Pour accompagner cette exposition est proposée une (première) journée d’études consacrée à l’architecture de cinéma, et aux salles en particulier, où une communication sera notamment consacrée au travail de l’association Les Amis du Louxor.
L’entrée est libre et l’inscription conseillée sur accueil@fondationpathe.com

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PARIS CINÉS 1982-1992. Des cinémas disparaissent

Un livre de Jean-François Chaput sur les derniers cinémas populaires de Paris photographiés dans les années 80.

Couverture du livre de Jean-François Chaput

Mardi 29 novembre 1983, une date qui marque d’une pierre noire l’histoire du Louxor. C’est la date de sa dernière séance, cessation de sa première période d’activité après 59 ans de service. Tous ceux qui ont suivi la renaissance du Louxor se souviennent des photographies prises par Jean-François Chaput en ce jour teinté de tristesse. Car ce travail photographique qu’il a fait au Louxor, il l’a également fait pour beaucoup de cinémas qui ont disparu entre 1982 et 1992, en photographiant non seulement les salles à leurs derniers jours, mais aussi leurs spectateurs et leurs personnels. On se souvient de ces photos du Louxor, qu’il nous avait généreusement permis d’utiliser dans l’exposition de 2013 à la mairie du Xe, dans l’ouvrage sur le Louxor paru en 2013 aux éditions AAM (pages 66-67) et sur notre site. Ces photos prise en 1983 ont également été exposées à partir de mars 2012 sur les palissades du chantier pendant les travaux de réhabilitation du cinéma.   

La dernière séance au Louxor © Photos Jean-François Chaput.

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Photos de Xavier Delamare

Quelques salles parisiennes au début des années 80

Les photos présentées dans cette galerie, à l’exception des trois dernières, qui datent de 2009, ont été prises par Xavier Delamare au début des années 1980. Les quinze premières présentent le Louxor à la fin de 1982, un an avant sa fermeture et son abandon pendant 30 ans. Les autres montrent quelques cinémas parisiens dont beaucoup, à une époque où les salles de quartier fermaient les unes après les autres, s’étaient orientés vers les films d’action, le cinéma indien, ou le cinéma pornographique.

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Écrans français de l’entre-deux-guerres I. Les Années 1920

Interview de Jean-Jacques Meusy, 1ère partie : L’apogée de « l’Art muet »

L’historien du cinéma Jean-Jacques Meusy a publié récemment un nouvel ouvrage, Écrans français de l’entre-deux-guerres, en deux volumes (I. L’apogée de « l’Art muet » et II. Les Années sonores et parlantes). Avec plus de 600 pages et près de 800 illustrations, ces deux livres – suite de ses ouvrages, Paris Palace ou le temps des cinémas, 1894-1914 et Cinémas de France,1894-1918 – constituent un ensemble documentaire et iconographique remarquable qui intéressera autant le chercheur que le grand public cinéphile.
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Le cinéma Eldorado à Saint-Pierre d’Oléron (Charente maritime)

L’Eldorado est le seul survivant des six cinémas que comptait encore l’île d’Oléron dans les années 70. Comment vit un cinéma Art et Essai dans une ville de 6 793 habitants (mais 4 à 5 fois plus en été ) ? Marie-France Auzépy, qui fait de fréquents séjours dans l’île d’Oléron, trouvant la politique culturelle de l’Eldorado (programmation, scolaires, avant-premières, ciné-concerts) assez semblable à celle du Louxor, est allée interviewer pour Les Amis du Louxor leur directeur, Philippe Chagneau, le 27 juillet 2016.

Le directeur, Philippe Chagneau, dans l'avant-hall de l'Eldorado

Le directeur, Philippe Chagneau, dans l’avant-hall de l’Eldorado

D’où vient le nom du cinéma « Eldorado » ?
La salle, une salle de théâtre au nom d’Eldorado, a été construite en 1894. Elle est devenue une salle de cinéma en 1910, mais elle a gardé son nom et ce, jusqu’à aujourd’hui. Eldorado était un nom souvent donné aux salles de cinéma, comme on peut le voir en cherchant « Eldorado cinéma » sur Internet. L’Eldorado de Dijon, par exemple, est bien connu. En 2010, nous avons fêté le centenaire et projeté un film qui avait été projeté à l’inauguration du cinéma, Le Pied de mouton, d’Albert Capellani, un émule de Méliès. C’est un court métrage en partie colorisé au pochoir sorti en 1907.
Comment la salle a-t-elle évolué ?
Le bâtiment originel, qui est devenu la salle 1, était un bâtiment en pierre sans fondation. Dans les années 1930, a été ajouté un très grand hall devant la salle. Continuer la lecture