PARIS CINÉS 1982-1992. Des cinémas disparaissent

Un livre de Jean-François Chaput sur les derniers cinémas populaires de Paris photographiés dans les années 80.

Couverture du livre de Jean-François Chaput

Mardi 29 novembre 1983, une date qui marque d’une pierre noire l’histoire du Louxor. C’est la date de sa dernière séance, cessation de sa première période d’activité après 59 ans de service. Tous ceux qui ont suivi la renaissance du Louxor se souviennent des photographies prises par Jean-François Chaput en ce jour teinté de tristesse. Car ce travail photographique qu’il a fait au Louxor, il l’a également fait pour beaucoup de cinémas qui ont disparu entre 1982 et 1992, en photographiant non seulement les salles à leurs derniers jours, mais aussi leurs spectateurs et leurs personnels. On se souvient de ces photos du Louxor, qu’il nous avait généreusement permis d’utiliser dans l’exposition de 2013 à la mairie du Xe, dans l’ouvrage sur le Louxor paru en 2013 aux éditions AAM (pages 66-67) et sur notre site. Ces photos prise en 1983 ont également été exposées à partir de mars 2012 sur les palissades du chantier pendant les travaux de réhabilitation du cinéma.   

La dernière séance au Louxor © Photos Jean-François Chaput.

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Photos de Xavier Delamare

Quelques salles parisiennes au début des années 80

Les photos présentées dans cette galerie, à l’exception des trois dernières, qui datent de 2009, ont été prises par Xavier Delamare au début des années 1980. Les quinze premières présentent le Louxor à la fin de 1982, un an avant sa fermeture et son abandon pendant 30 ans. Les autres montrent quelques cinémas parisiens dont beaucoup, à une époque où les salles de quartier fermaient les unes après les autres, s’étaient orientés vers les films d’action, le cinéma indien, ou le cinéma pornographique.

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Écrans français de l’entre-deux-guerres I. Les Années 1920

Interview de Jean-Jacques Meusy, 1ère partie : L’apogée de « l’Art muet »

L’historien du cinéma Jean-Jacques Meusy a publié récemment un nouvel ouvrage, Écrans français de l’entre-deux-guerres, en deux volumes (I. L’apogée de « l’Art muet » et II. Les Années sonores et parlantes). Avec plus de 600 pages et près de 800 illustrations, ces deux livres – suite de ses ouvrages, Paris Palace ou le temps des cinémas, 1894-1914 et Cinémas de France,1894-1918 – constituent un ensemble documentaire et iconographique remarquable qui intéressera autant le chercheur que le grand public cinéphile.
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Le cinéma Eldorado à Saint-Pierre d’Oléron (Charente maritime)

L’Eldorado est le seul survivant des six cinémas que comptait encore l’île d’Oléron dans les années 70. Comment vit un cinéma Art et Essai dans une ville de 6 793 habitants (mais 4 à 5 fois plus en été ) ? Marie-France Auzépy, qui fait de fréquents séjours dans l’île d’Oléron, trouvant la politique culturelle de l’Eldorado (programmation, scolaires, avant-premières, ciné-concerts) assez semblable à celle du Louxor, est allée interviewer pour Les Amis du Louxor leur directeur, Philippe Chagneau, le 27 juillet 2016.

Le directeur, Philippe Chagneau, dans l'avant-hall de l'Eldorado

Le directeur, Philippe Chagneau, dans l’avant-hall de l’Eldorado

D’où vient le nom du cinéma « Eldorado » ?
La salle, une salle de théâtre au nom d’Eldorado, a été construite en 1894. Elle est devenue une salle de cinéma en 1910, mais elle a gardé son nom et ce, jusqu’à aujourd’hui. Eldorado était un nom souvent donné aux salles de cinéma, comme on peut le voir en cherchant « Eldorado cinéma » sur Internet. L’Eldorado de Dijon, par exemple, est bien connu. En 2010, nous avons fêté le centenaire et projeté un film qui avait été projeté à l’inauguration du cinéma, Le Pied de mouton, d’Albert Capellani, un émule de Méliès. C’est un court métrage en partie colorisé au pochoir sorti en 1907.
Comment la salle a-t-elle évolué ?
Le bâtiment originel, qui est devenu la salle 1, était un bâtiment en pierre sans fondation. Dans les années 1930, a été ajouté un très grand hall devant la salle. Continuer la lecture

L’Eden de Saint-Jean d’Angély sera reconstruit

Après l’incendie du cinéma Eden, élus et habitants se mobilisent pour reconstruire une salle de spectacles.

Nous remercions Françoise Mesnard, maire de Saint-Jean d’Angély, Christian Queyroix, président de l’association Eden, et l’architecte Nathalie Lambert, maître d’œuvre du projet, pour les informations qu’ils nous ont données.

Le samedi le 3 Mai 2014, un incendie ravage le cinéma Eden (1931) de Saint-Jean d’Angély en Charente-Maritime. La façade s’écroule sous les yeux des Angériens consternés et incrédules. En moins de deux heures, un magnifique exemple de cinéma Art Déco est un amas de ruines. [cliquez sur les images pour les agrandir]

L’Eden, construit en 1931 par André Guillon

L’Eden, construit en 1931 par André Guillon

3 mai 2014. Au-dessous de la partie écroulée, deux bas-reliefs sont intacts

3 mai 2014. Au-dessous de la partie écroulée, deux bas-reliefs sont intacts

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Un autre palais du cinéma : le Barbès Palace

La découverte d’un élégant programme de 1921 par Bernard Meyre, collectionneur cinéphile et adhérent des Amis du Louxor, vient nous rappeler qu’existait, non loin du Louxor, un autre « palais du cinéma », le Barbès Palace.

Programme du 1er au 7 juillet 1921 (Collection Bernard Meyre)

Avec le beau Palais-Rochechouart (actuel Darty), le plus modeste Delta (Guerrisol), le Myrha (devenu église évangélique), le Gaîté-Rochechouart (Célio), pour ne citer que les cinémas les plus proches du Louxor, les habitants de Barbès n’avaient que  l’embarras du choix pour se distraire. Si la plupart de ces salles ont disparu ou sont devenues méconnaissables, une bonne surprise attend le visiteur qui franchit l’entrée du 34, boulevard Barbès : comment deviner, en effet, que derrière la façade banale du magasin de chaussures Kata, se cachent les beaux restes d’un des plus vastes cinémas de quartier parisien, le Barbès Palace, fermé en 1985 ?

Rideau de scène- magasin Kata 10 septembre 2012

Spectacle insolite, des centaines de paires de chaussures s’entassent dans un décor de théâtre d’une fraîcheur étonnante.

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