Les mosaïques égyptisantes du Louxor :

Un décor d’une qualité exceptionnelle

La mode de la mosaïque décorative s’est considérablement développée depuis le milieu du XIXe siècle, aussi bien du point de vue artistique que technique. Elle n’a toutefois donné lieu qu’à peu de réalisations égyptisantes. La frise de la façade Est du Grand-Palais (face au Petit-Palais), située en hauteur à l’extrémité gauche derrière la colonnade, fut réalisée en mosaïque d’émail d’après les dessins du peintre Louis Edouard Fournier, par l’atelier de M. Guilbert-Martin à Saint-Denis. Elle représente « L’ Art à travers les siècles », où l’Égypte occupe une place de choix et est ainsi décrite par la presse de l’époque : « … Un autre colosse, le sphinx égyptien vient ensuite, traîné sur un chariot, en arrière duquel surgit le portique d’un temple d’Isis au seuil duquel le peintre de momies trace d’une main sûre ces caractères auxquels notre siècle devait arracher leur secret. » Cette frise, très admirée à l’époque, a pu contribuer à orienter la décoration du Louxor.
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Rideaux à l’égyptienne

On sait que le Louxor possédait un rideau de scène, dont on n’a pas retrouvé jusqu’à présent de reproduction ni d’esquisse. C’est dommage car ce rideau devait être tout particulièrement intéressant. Les cinémas étant en filiation directe avec les théâtres traditionnels, il n’est guère étonnant qu’à leurs débuts on les ait ainsi équipés. La quasi totalité des cinémas à l’égyptienne à travers le monde avaient un tel rideau décoré dans le style dominant, dont quelques uns existent encore aujourd’hui en Amérique du Nord. Il s’agit d’une épaisse toile peinte, du type de celles constituant des décors de théâtre pour les représentations des innombrables Aïda, Cléopâtre, Thaïs ou autres « pharaonneries ». Donc, une toile grossière, un peu du genre de celles utilisées pour les panoramas, non faite pour être vue de près, mais destinée simplement à donner une impression générale. Placée  derrière l’habituel épais rideau de velours rouge, elle constituait ainsi véritablement un décor supplémentaire complétant celui de la salle de cinéma.

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Le vrai intérieur du Louxor

L’actualité égyptologique du Louxor n’est jamais ni morose ni ennuyeuse mais porte au contraire plus souvent à sourire. En effet, il n’est pas de jour où une perle ne soit publiée par tel ou tel média, et, par Isis et Osiris, il ne sera pas dit que le pharaon Toutenkino Ier (31e Dynastie), en son Palais du Cinéma, laissera faire sans rien dire.

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Chers amis du Louxor, je songeais à aiguiser mon calame pour entamer ma toute nouvelle chronique, mais j’ai pensé qu’il serait plus simple – et moins fatigant – de la dicter au scribe de service. Après tout, il est là pour ça. Je voudrais vous parler aujourd’hui de la délicate question du décor intérieur de mon Palais. On connaît déjà pas mal de choses sur la question (1), mais un très intéressant article de Yan B[ernard]. Dyl, publié le 29 octobre 1921 dans Le Courrier cinématographique (2),  permet de mesurer à quel point il faut être prudent en analysant des commentaires peu scientifiques d’un reporter non spécialiste du sujet.

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Le Carlton d’Islington

Un ancien cinéma londonien acheté par une église évangélique

Egyptomanie et cinéma ont souvent fait bon ménage, Jean-Marcel Humbert nous l’a rappelé lors de sa conférence du 8 septembre. Un de nos adhérents, Bernard Meyre, a rapporté d’un voyage à Londres une série de photos de l’ancien  Carlton d’Islington, à la périphérie de Londres, cinéma égyptisant de 1930 qui devrait être réhabilité.

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