Avant le Louxor I : la naissance d’un quartier

Notre recherche dans les archives pour découvrir les dévolutions successives de la parcelle du Louxor offre une plongée dans l’histoire de l’urbanisation du nord-est parisien. Car aux nourrisseurs à bestiaux venus du voisinage succèdent des spéculateurs de tout poil, portés par des projets où intérêts particuliers et intérêt général se trouvent mêlés. Le terrain est nu et d’une valeur inférieure à d’autres terrains construits à Paris. Il va faire l’objet d’intenses convoitises. Avec l’aide de l’autorité municipale, ces propriétaires vont participer à la construction d’une partie de la ville. On verra s’élever des monuments, un hôpital, une église, des gares ; le terrain sera divisé en rues, en boulevards, en places, et découpé en lots pour des immeubles à loyer.

Plan de la ville de Paris divisé en 12 arrondissements et 48 quartiers, « avec tous les changements exécutés et projetés jusqu’à ce jour », par Herisson, géographe, 1834. (Gallica.fr)

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Avant le Louxor II : du Clos Saint-Charles à la parcelle actuelle

Du Clos Saint-Charles au Louxor : les dévolutions successives de la parcelle du 170 boulevard de Magenta

Depuis la Révolution française jusqu’à l’achat par un certain Henri Silberberg d’un terrain sur lequel s’élevait un immeuble haussmannien qu’il va détruire pour construire son cinéma pharaonique, la parcelle est occupée par différents propriétaires. Continuer la lecture

Des collégiens exposent leurs œuvres au Louxor

Du lundi 23 mai au 15 septembre 2016 : Exposition photographique

« La Goutte d’Or, grandir ensemble »

Résidence artistique de Bruno Lemesle au Collège Clemenceau

Bruno Lemesle est photographe et cinéaste. Il a notamment réalisé la collection photographique « Salut Barbès ! » et le film documentaire La Goutte d’Or, vivre ensemble. Il travaille actuellement au projet « Barbès-Méditerranée : de la Goutte d’Or vers la Corne d’Or ». En résidence au sein du collège Georges Clemenceau depuis octobre 2015, il a initié les élèves à la pratique de la photographie et du cinéma documentaire. L’exposition présentée au Louxor –  et qui est consacrée exclusivement aux photographies faites par les élèves –  est l’aboutissement de ce travail collectif.

Un regard vers l’autre ©les snappers-Bruno Lemesle

Comment est né ce projet ?
Il s’inscrit dans le contexte des résidences artistiques du dispositif « L’art pour grandir » de la Ville de Paris. Il implique un partenariat entre une institution culturelle, qui dispose donc de l’expertise artistique pour monter un tel projet, un établissement scolaire, qui offre l’appui pédagogique, et un artiste, qui fait le lien entre deux « pôles » qui vivent sur des rythmes souvent très différents. Il s’agit d’articuler art et éducation à partir de ces compétences diverses, avec un objectif pédagogique exigeant.
Dans mon cas, c’est à la rentrée scolaire 2015, sur une proposition de l’Institut des Cultures d’Islam, que j’ai commencé cette collaboration avec le Collège Georges Clemenceau. Il faut souligner que ces projets sont assez longs (ici, une année scolaire) pour permettre un travail approfondi et sa restitution – en l’occurrence, sous la forme d’une seconde exposition, la première s’étant tenu à l’ICI. Le Louxor, très impliqué dans les actions en direction des publics scolaires et fréquenté par un large public, était un lieu idéal.

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5 mars 1939 : Une journée particulière au cinéma Barbès

Nous rappelions naguère sur notre site la destinée de cet autre cinéma du quartier, le Barbès Palace, transformé – avec un décor intérieur miraculeusement préservé – en magasin de chaussures. En 1939, il n’est déjà plus qualifié de « Palace », mais la découverte d’un programme nous permet aujourd’hui d’évoquer un autre épisode de son  histoire.

C’est en effet une séance très spéciale que, le 5 mars 1939, connut le Barbès : la matinée avait été réservée par Burnous, Association des Anciens Spahis, et la recette était destinée à ses œuvres.

Programme du 5 mars 1939

Programme du 5 mars 1939

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Vous reprendrez bien un petit café ?

Histoire des ancêtres de la Brasserie Barbès

2, boulevard Barbès et 124/126, Boulevard de la Chapelle, 1860-2015

Barbès a retrouvé, en avril 2013, son cinéma de quartier, le Louxor. Avec l’ouverture de la Brasserie Barbès, il est maintenant en train de renouer avec la longue tradition des cafés, nombreux autrefois autour du carrefour et dans les rues avoisinantes. Dominique Delord, chercheuse en histoire culturelle, nous présente dans un article solidement documenté et richement illustré, l’ histoire des ancêtres de ce café « branché »,  inscrite dans l’évolution d’un quartier populaire, laborieux et longtemps déshérité. 

6 juin 2011 : incendie de Vano - 9 mai 2015 : Brasserie Barbès

6 juin 2011 : incendie de Vano – 2015 : Brasserie Barbès

La Brasserie Barbès vient de naître des cendres d’un immeuble (le magasin Vano) qui a brûlé en 2011 [cliquer sur l’image ci-dessus pour l’agrandir. NDLR]. L’emplacement a une longue histoire – plus de 150 ans. Café, brasserie, bal, café-concert, manufactures, imprimeries, commerces, lieu de vastes réunions politiques ou syndicales avec de grands noms du XIXe siècle… Pour un retour dans le passé, voici un café-gourmand historique…
Nous commencerons cette histoire vers 1860, quand Paris s’agrandit et annexe ses communes périphériques, dont celle de La Chapelle-Saint-Denis.

Les nouveaux Parisiens de 1860

La démolition du Mur des Fermiers Généraux en 1860, Henri Daumier

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Le Louxor en BD

Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que le Louxor figurait dans une BD… L’album Vivre libre ou mourir ! (éditions du Lombard), imaginé par Xavier Aumage, archiviste du Musée de la Résistance nationale de Champigny, est lié aux collections du musée. Le point de départ de chaque épisode est un objet personnel offert par des résistants ou leur famille : sac à main à double fond, ronéo clandestine, faux papier, et autres précieux « outils de clandestinité », pour reprendre les termes de Xavier Aumage. Ils sont mis en scène dans de brefs récits permettant de faire revivre ce que pouvait être l’héroïsme au quotidien pendant l’Occupation.

Accueillis au musée par son directeur-conservateur Guy Krivopissko et l’équipe des archivistes, nous avons ensuite rencontré l’archiviste Xavier Aumage, le scénariste de l’album Jean-Christophe Derrien et le dessinateur Claude Plumail.

Le Louxor dessiné par Claude Plumail, album Vivre libre ou mourir ! page 12.

Le Louxor dessiné par Claude Plumail,  La Messagère, page 12.

Le Louxor apparaît dans l’album Vivre libre ou mourir ! Cet ouvrage n’est pas une BD classique. Pouvez-vous d’abord nous le présenter ?
Xavier Aumage : Vivre libre ou mourir ! se compose de neuf épisodes, tous scénarisés par Jean-Christophe Derrien mais illustrés par neuf dessinateurs différents. Le Louxor sert de cadre à l’une des scènes de La Messagère, l’épisode illustré par Claude Plumail. Il est en fait conçu à partir d’une scène du 2e tome de Résistances : tous les albums de cette série sont écrits par Jean-Christophe Derrien et illustrés par Claude Plumail. À la page 32 du tome 2, Le vent mauvais, on voyait l’héroïne, Sonia, quitter son compagnon pour entrer se « changer les idées » au cinéma Le Louxor à Paris. L’épisode La Messagère se passe en novembre 1940 et nous comprenons alors que Sonia travaille déjà, à l’insu de son compagnon, pour la Résistance.

couverture de l'album Vivre libre ou mourir, Edition Le Lombard, septembre 2011

couverture de l’album Vivre libre ou mourir !, Editions Le Lombard, septembre 2011

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