Souvenirs du Louxor


C’était le temps ou le bonhomme en bois faisait la publicité (on disait alors la réclame) du grand magasin de meubles des Galeries Barbès.

Catalogue des Galeries Barbès

Catalogue des Galeries Barbès

J’étais enfant, et j’habitais alors au n° 14 de la rue des Poissonniers, juste en face de la sortie du Barbès Palace, dont l’entrée (aujourd’hui magasin Kata) se trouvait Boulevard Barbès. Les cinémas alors ne manquaient pas et étaient très fréquentés dans ce quartier ouvrier. Outre le Barbès Palace, j’étais spectatrice au Myrha Palace, au Delta (où j’ai vu La Ciocciara de De Sica), à La Gaîté Rochechouart (ou j’ai vu Les canons de Navarone), et, bien sûr, au Louxor, dont j’admirais déjà les mosaïques de la façade, mais dont la salle n’avait alors conservé aucune de ses splendeurs d’antan. J’allais de préférence au balcon, mais il fallait arriver tôt, car je n’étais pas grande, et dès le deuxième rang, je ne voyais plus grand chose… C’était alors un cinéma de quartier comme les autres, où j’ai vu en particulier (deux fois de suite dans la même après-midi, tant cela m’avait plu), Les Trois Mousquetaires de Hunebelle. Il faut dire que je connaissais le livre presque par cœur.

Mais un de mes souvenirs les plus marquants est celui d’un court-métrage d’Alain Resnais sur la Bibliothèque Nationale : « Toute la mémoire du monde » . La projection d’un film était alors en effet toujours précédée des actualités, et d’un court-métrage. Celui-ci est sorti en 1956, j’avais alors 10 ans, mais a-t-il été programmé au Louxor aussitôt ? … j’avoue que mes souvenirs ne sont pas aussi précis, mais je pense que j’étais plus âgée lorsque je l’ai vu. Ce dont au contraire je me souviens fort bien, c’est que cette projection avait été pour moi source à la fois de fascination et d’un léger écœurement. Il faut dire que j’avais un peu trop mangé d’un délicieux clafouti aux cerises cuisiné par ma mère, et que les vertigineux travellings de Resnais dans les sous-sols de la Bibliothèque Nationale avaient ajouté à mon malaise interne … Cette projection a-t-elle été pour quelque chose dans ma vocation de recherche en littérature ? Je ne savais pas alors que je passerais plus tard tant d’heures heureuses au milieu des livres dans ce lieu magnifique, mais le spectacle de tant d’ouvrages, de documents, et cette fabuleuse relation au passé m’avaient éblouie.

Nicole Jacques-Lefèvre
Professeur émérite de Littérature du XVIIIe siècle
Université Paris X-Nanterre

La dernière séance

29 novembre 1983 : le Louxor ferme ses portes

« Il n’a plus aucune chance
C’était sa dernière séance
Et le rideau sur l’écran est tombé
»

Souvenez-vous : en 1977, Eddy Mitchell chantait déjà le triste « destin d’un cinéma de quartier ». Dans ces années-là, les salles de quartier fermaient les unes après les autres,  dans l’indifférence quasi  générale.

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« Louxor, Palais du cinéma », poème de Chantal Bizzini

Chantal Bizzini, poète et traductrice, née en 1956, vit à Paris, où elle enseigne les lettres classiques. Ses poèmes, ainsi que des traductions de poésie anglo-saxonne — notamment d’Ezra Pound, Hart Crane, W.H. Auden, Adrienne Rich, Denise Levertov, John Ashbery, Clayton Eshleman, Jorie Graham — et italienne, ont été publiés dans diverses revues : Po&sie, Europe, Poésie 2008, Action Poétique, Le Mâche-Laurier, Rehauts, Siècle 21. Sa traduction des œuvres poétiques complètes de Hart Crane doit paraître aux éditions Circé, ainsi qu’une anthologie de poèmes d’Adrienne Rich, pour le même éditeur.
Ce poème a été publié dans le n° 888 de la revue Europe.


LOUXOR, PALAIS DU CINÉMA

Descendant l’avenue froide,
la foule pressée, houleuse,
piétine, trébuche sur le trottoir inégal,
glisse sur les déchets de toutes sortes,
arrêtée dans sa coulée par un mendiant unijambiste, un enfant
montrant ses bras difformes, une femme à fichu et lunettes
coffrée dans un sarcophage de cartons,
un vendeur de marrons, charbonneux
— odeur de mauvais combustible —
retournant ses trucs dans un réchaud calé sur un caddie ;
vitrines, parures de mariage
brillant, brillant
sur des mannequins de celluloïd aux poses d’un autre temps,
dentelles synthétiques de chemisiers en plein vent,
chaussures en vrac, de toutes tailles, sales d’être là,
pour quelle fille moderne aux goûts apprêtés ?

La pluie s’écoule dans la station rongée de rouille et patinée de crasse,
les pigeons y trouvent à ronger des trognons de maïs
ou des bouts de sandwich grec gras, sur des planches ;
entre des rambardes neuves,
trois hommes sont couchés, enveloppés,
nimbés d’une odeur étrange.
Attentes, le quai s’emplit de monde.
Le palais est là, derrière les vitres dépolies,
l’or de ses ornements hiéroglyphiques,
le jade et le turquoise
de sa mosaïque, revivent le soir,
et le palais abandonné se lève
dans une ville aux carrefours enfin libres du trafic
et du tonnerre du métro qui arrive,
touché par la lumière à l’instant
où le reste s’abolit à contre-jour.

le Louxor, côté boulevard de la Chapelle

 Louxor-Palais du Cinéma

Le regard suit les rails, la perspective ;
dans la tranchée du ciel qu’ouvre le pont de fer de la ligne,
les nuages s’éclairent ;
des travailleurs se saluent ou se laissent
prendre par un demi-sommeil enfantin ;
bientôt, de nouveau sous terre dans la pénombre du boyau
grossièrement graphé,

Le chrome, c’est la couleur de l’arrache
La ville, c’est un truc
qui est fait pour être toujours cassé
On déchire les murs
pour faire pleurer les aveugles
Pour moi, le côté vandale, c’est la base du truc
Je me sens plus vandale
que rebelle. Je préfère la définition de vandale ;
les mecs qui lacèrent les sièges, qui cassent des vitrines
ça me fait délirer. Je trouve que ça va bien avec la société actuelle

nous filons, secoués et assourdis,
oubliant l’avènement d’un autre jour,
le mirage, le palais,
hier, le palais aux colonnettes d’albâtre
naissant de lotus épanouis
parmi les trottoirs encombrés d’étalages qui dégringolent,
de revendeurs de parfums ou de T.shirts.

Vers la Chapelle, Stalingrad,
le long des voies, des rails et des fils, se lèvent des paysages,
annoncés par les minces gazons des bordures, les balustrades de fer,
passerelles étroites et inaccessibles,
balisés des signaux étranges d’une contrée
hors des cartes
et nous passons
devant les immeubles
murés, endommagés, effrités,
effondrés où s’avance le chantier qui abat,
éventre, montre
ce que les façades cachent encore : ces îlots
avec la fontaine et l’arbre,
abris et repos anachroniques,
les appentis aux toits bas,
la vie maladive, les squats, les logements aveugles,
les rues palissadées et lépreuses
où l’on dit que des enfants se vendent.

Le charbon de leurs yeux,
la menthe de leur souffle.

Chantal Bizzini

Défense du projet Louxor

.Le 21 juillet 2009, le blog du Moniteur publiait un entrefilet intitulé « Sauver le Louxor » relayant une pétition d’opposants au projet de réhabilitation du Louxor. Cette pétition n’est qu’un élément d’une campagne de dénigrement systématique qui dure depuis des mois.
Notre association s’efforce avant tout de fournir des informations précises sur le projet et de mieux faire connaître ce cinéma historique. Mais s’il est normal qu’un projet suscite critique, débat et controverse, il est en revanche choquant d’accumuler les contre-vérités dans le but de le discréditer.

C’est pourquoi il nous semble indispensable de rétablir la vérité des faits lorsqu’elle est aussi caricaturalement déformée.

Nous soutenons sans réserve le projet de réhabilitation de ce cinéma conçu par l’architecte Philippe Pumain pour la Ville de Paris qui va permettre au Louxor, abandonné depuis plus de 25 ans, de retrouver enfin sa dignité patrimoniale et son utilité sociale.

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1954 : Pathé rénove le Louxor

Dans le courant des années 50, la Direction Générale de la Société des Théâtres Cinématographiques Pathé poursuit un vaste programme de rénovation de ses salles. Il s’agit de respecter les nouvelles normes, mais aussi, pour la décoration de la salle, de tenir compte de l’évolution des goûts esthétiques du public.

Le Louxor ferme pour travaux le 23 juin 1954. Dernier film à l’affiche, L’amour d’une femme, dernier long métrage de Jean Grémillon, avec Micheline Presle, Massimo Girotti, Gaby Morlay et Paolo Stoppa.

Car en cette année 1954, le Louxor était un bon et vrai cinéma de quartier. On y diffusait des films récents, sans doute inégaux, mais pour une bonne part de grande qualité et tous les genres y étaient représentés. (Voir la fiche « La programmation en 1954»).

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Chronologie 1921-2013

Le Louxor-Palais du Cinéma

I. 1921- 1983 : Un cinéma de quartier

1920-21 : À l’emplacement d’un immeuble haussmannien qui avait abrité un grand magasin, « Au Sacré Cœur Nouveautés », et des logements,  Henri Zipcy, architecte, construit le Louxor pour l’homme d’affaires Henry Silberberg, qui a l’intention de gérer la salle. Les mosaïques du décor sont fabriquées par la maison Gentil et Bourdet (Boulogne-Billancourt). La salle comprend 1195 places. Les sièges sont réalisés par les établissement Gallet. La décoration intérieure, de style égyptisant, a été réalisée par le peintre décorateur Amédée Tiberti.
6 octobre 1921 : Inauguration du Louxor.
23 novembre 1921 : Faillite et mort d’Henri Silberberg
13 avril 1922 : vente du Louxor par M. Morin, syndic de la faillite Silberberg, à la Société Nouvelle du Cinéma Louxor. Le Louxor sera  intégré au groupement des cinémas Fournier-Lutétia.
24 avril 1929 : la Société de Gérance des cinémas Pathé (SGCP) prend en gérance un circuit d’une vingtaine de salles, dont le Louxor, appartenant au groupement Fournier Lutétia dont elle deviendra propriétaire en 1930.  Le Louxor devient le Louxor-Pathé.
1931:  Pathé fait de grands travaux, équipe le Louxor pour le cinéma parlant et recouvre le décor néo-égyptien de la salle par un décor néo-grec (voir interview de Philippe Pumain, 4e partie).
21 juin-26 juillet 1954 : nouvelle rénovation du Louxor par Pathé. La salle est « entièrement transformée intérieurement » ( Pathé Magazine, n°4, 4e trimestre 1954) et perd toute trace visible de ses décors antérieurs.
1964 : La salle fait l’objet d’une nouvelle modernisation afin de se conformer à de nouveaux impératifs (format panoramique, amélioration de l’acoustique, confort). Le nombre de fauteuils est réduit à 1005 : 540 pour le parterre, 221 au premier balcon, 244 au deuxième.
Années 60 : La baisse de fréquentation, amorcée dès la fin des années 1950, se confirme (433 804 spectateurs en 1955, 153 054  en 1967 ).

À la conquête d’un nouveau public

Été 1967 : changement de politique tarifaire (le billet passe de 6,30 et 5,30 fr au prix unique de 2 fr) et nouvelle programmation. Le Louxor s’oriente vers une  programmation spécialisée : peplums, westerns spaghetti et films d’action.
Reprise de la fréquentation : on note par exemple 13 800 entrées pour Hercule et la reine de Lydie en 1970.

Nefertiti reine du Nil - 10100 spectateurs au Louxor (10-16 novembre 1971)

Nefertiti reine du Nil – 10 100 spectateurs au Louxor (10-16 novembre 1971)

Années 1970-80 : La programmation intègre avec succès des films sur la guerre d’Algérie (14 800 spectateurs en mars 1973 pour La bataille d’Alger de G. Pontecorvo, 1966) et des films moyen-orientaux (notamment égyptiens) en version originale.
1978 : la salle est rénovée et les fauteuils sont changés.
à partir de 1980 : les films indiens de langue hindi, souvent sous-titrés en arabe, dominent la programmation.

Vers la fermeture

En dépit des efforts de l’exploitant, la fréquentation est en baisse. La menace de fermeture se précise.
5 octobre 1981 : à la suite des actions conjuguées de plusieurs personnalités soucieuses de sauver ce patrimoine, notamment de Francis Lacloche et de son association Eldorado, ainsi que des égyptologues Jean Leclant et Jean-Marcel Humbert,  le Ministre de la Culture, Jack Lang, prend un arrêté inscrivant les façades et les toitures du Louxor sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en même temps que l’Eldorado, le Rex et la Cigale. Cette inscription permettra au Louxor d’échapper au risque d’une démolition ultérieure.
1982 : le sort du Louxor est incertain. Dans Libération du 4 octobre 1982 , Francis Lacloche s’interroge : « pourquoi Pathé a-t-il demandé une autorisation de percements supplémentaires ? Pour aérer la salle ? Ou pour accueillir le premier Tati oriental ? » Le 9 novembre de la même année, alors que «Pathé rêve de liquider le Louxor » il lance un appel : « Spectateurs du Louxor ne vous laissez pas reprendre Farid et Oum ! Donnez votre fric à Pathé : tant de sentiments les feront peut-être fléchir ! »
30 novembre 1983 : déclaration de cessation d’activité. Le sort du Louxor est scellé.
Pathé se sépare  de l’immeuble et du fonds de commerce du 170, boulevard Magenta exploité sous l’enseigne le Louxor, pour un montant de 6 millions. Le bâtiment est racheté par la société Textiles Diffusion (Tati).

II. 1983 – 2000 : Le Louxor en péril

1985 : Le Louxor échappe de justesse à un projet « d’aménagement d’un magasin de vente au détail, avec modification de façade » (courrier de Claude-Gérard Marcus , maire du 10e arrondissement). Des demandes de permis de démolir et d’autorisation de bâtir sont déposées mais le propriétaire renonce et les projets sont abandonnés.
1986-1988 : Le Louxor abrite d’abord une discothèque exotique, La Dérobade, dont l’enseigne lumineuse clignotante  est rapidement supprimée, puis une discothèque gay, Megatown.
1994 : Un projet de rénovation est confié à l’architecte Jean-Pierre Heim : projet « haut de gamme » de salle de spectacle, lieu d’exposition, restaurant panoramique. Au dernier moment, le propriétaire du Louxor renonce.
1997 et 1999 : Le propriétaire du Louxor est mis à deux reprises en demeure de ravaler son immeuble, sans résultat.
2000 : Rumeurs de rachat du cinéma par la société immobilière Haussmannia et de sa transformation en une salle de spectacles polyvalente . Projet sans lendemain.
De 1994 à 2000, certains journalistes reviendront régulièrement sur le sort incertain du Louxor (voir revue de presse).

III. La longue route pour le sauvetage du Louxor

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Le Louxor février 2009

21 février 2000 : l’association Histoire et Vies du 10e dépose un vœu lors du conseil d’arrondissement afin d’alerter l’attention des élus sur l’état d’abandon du Louxor.
Décembre 2001 : Action Barbès, association d’habitants des 9e, 10e et 18e arrondissements, remet un dossier d’information au maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Avril 2002 : création du Comité de Soutien « Sauvons le Louxor » composé de 75 personnalités du monde de la culture et du spectacle. Ils demandent à la Ville de racheter le Louxor à TATI afin de lui redonner sa vocation culturelle.
Du début de 2002 à juillet 2003 : négociations entre la Mairie de Paris et Fabien Ouaki, PDG de TATI, menées par Christophe Caresche, adjoint au Maire de Paris, député du 18e arrondissement. Elles furent longues, difficiles, avec des avancées prometteuses suivies de périodes de stagnation. Pendant le même temps, la dégradation s’accélérait : tags envahissants, vitres brisées, mosaïques soumises quotidiennement à l’affichage sauvage et au nettoyage brutal à haute pression.
27 août 2002 : après des mois de pressions sur la Direction de l’Architecture et du Patrimoine et la menace d’un recours devant le Tribunal administratif, le panneau publicitaire qui masquait la façade du Louxor, au mépris de la réglementation protégeant les abords des monuments historiques inscrits à l’inventaire, est enlevé.
6 décembre 2002 : la procédure de « déclaration d’abandon manifeste » pouvant éventuellement aboutir à l’expropriation, est lancée. Le « procès-verbal provisoire d’abandon de parcelle » du Louxor est publié dans le Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris et notifié à son propriétaire, la société Textile Diffusion (TATI).
26 avril 2003 : lancement d’une pétition et manifestation devant le Louxor à l’appel des associations Action Barbès et Histoire et Vies du 10e .

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26 avril 2003 (photo F. Musitelli)

IV. Le Louxor sauvé

25 juillet 2003 : un communiqué de presse de la Mairie de Paris annonce l’acquisition du Louxor par la Ville. Ce communiqué prévoyait même la réalisation d’une Maison des cultures méditerranéennes dont la livraison était « prévue dans le second semestre 2006 ». C’était aller un peu vite en besogne.
Novembre 2004 : passation des marchés d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de diagnostic du bâti existant et d’étude historique et patrimoniale.
Juillet 2005 : consolidation de la marquise par un échafaudage.
Septembre 2005 : protection des mosaïques par des palissades.
9 mai 2006 : Question posée par Histoire et Vies du 10e et Action Barbès lors du conseil d’arrondissement du 10e sur l’avancement des études et le choix du projet culturel.
22 mai 2007 : appel d’offres pour le marché public de maîtrise d’œuvre relatif au projet de réhabilitation du cinéma le Louxor
Février 2008 : Les échafaudages encombrants destinés à soutenir la marquise et qui gênaient considérablement la circulation des piétons sont remplacés par un soutien plus léger.
25 juin 2008 : communiqué de la Ville de Paris annonçant la désignation de Philippe Pumain comme architecte chargé de la réhabilitation du Louxor

La commission d’appel d’offres de la Ville de Paris, lors de sa séance du 6 mai 2008, a désigné l’architecte Philippe Pumain, associé aux architectes Fabre et Speller pour conduire la réhabilitation et l’extension de l’ancien Palais du Cinéma Le Louxor, situé à l’angle du boulevard de Magenta et du boulevard de la Chapelle, dans le 10ème arrondissement.
L’équipe pluridisciplinaire comprend également Christian Laporte, architecte du patrimoine, les bureaux d’étude Brizot-Masse et Louis Choulet ; l’économiste Delporte-Aumont-Laigneau, l’acousticien Vivié, le scénographe Scene et le spécialiste en conservation de décors Cartel Collections.
Philippe Pumain et Fabre/Speller travaillent assez régulièrement ensemble sur des programmes de bâtiments publics. Ils ont des références dans le domaine culturel, en théâtres, particulièrement dans des bâtiments à valeur patrimoniale.
Parmi leurs réalisations, il convient de mentionner la salle de concert symphonique du théâtre Mariinsky à Saint Petersbourg et le théâtre de la Cité Internationale. Philippe Pumain a également réalisé récemment le collège Colette Besson et l’école maternelle Ménilmontant à Paris, ainsi que le musée de la cavalerie à Saumur.

28 novembre 2008 : présentation publique du projet par l’architecte Philippe Pumain à la mairie du 10e arrondissement.
30 avril 2009 : la Commission Départementale d’Aménagement Commercial accorde, à l’unanimité, l’autorisation d’exploitation cinématographique du Louxor.
26 septembre 2009 : publication de l’appel d’offres d’entreprises (« Passation des marchés de travaux de réhabilitation et d’extension du cinéma « Le Louxor » »).
8 janvier 2010 : Le permis de construire est délivré.
été 2010 : installation de chantier
septembre 2010 : début des travaux
janvier 2011 : décoration des palissades de chantier (photographies du Louxor de 1921 aux années 1970; photos remplacées en mars 2012 par des vues du Louxor en 1983.)

(Pour le suivi du chantier, consulter  la rubrique Le projet Louxor)

– mars 2013 : phase de finitions
25 mars- 25 mai 2013 : Exposition Le Louxor – Palais du cinéma organisée par Les amis du Louxor et l’architecte Philippe Pumain à la mairie du Xe arrondissement.
– 17 avril 2013 : Inauguration du nouveau cinéma Louxor
18 avril 2013 : ouverture au public.

©Les Amis du Louxor

Le Louxor dans la presse I.

L’inauguration du cinéma Louxor le 6 octobre 1921 fait l’objet de plusieurs articles ou entrefilets élogieux. Puis le Louxor est rarement évoqué dans la presse grand public. Puis, à partir des années 1970, les articles sont plus nombreux et se font le plus souvent nostalgiques. C’est l’époque où les cinémas de quartier ferment les uns après les autres et le Louxor fait partie des salles menacées. Dans ce cas précis, son architecture exceptionnelle, les efforts de ses directeurs pour attirer une nouvelle clientèle, lui valent des articles chaleureux de la part d’amoureux du patrimoine et du cinéma comme Francis Lacloche et Xavier Delamare dans Libération. Puis, à la suite du classement de ses façades et toitures à l’inventaire supplémentaires des Monuments historiques le 5 octobre 1981, la question est posée : que peut devenir le Louxor ? Quel projet est susceptible de le faire revivre ?

Articles 1921-1954

Le Peuple (organe de la CGT), 9 février 1921 (dénonce la démolition de l’immeuble de logement qui sera remplacé par le cinéma Louxor.)

6 octobre 1921 : inauguration de la « somptueuse salle Louxor »

Le Figaro, 6 octobre 1921
Le Rappel, 6 octobre 1921
Ciné-journal, 8 octobre 1921
Cinéa, semaine du 14 au 20 octobre 1921
Le Courrier cinématographique, 7 octobre 1921
Bonsoir, vendredi 7 octobre 1921
Bonsoir, dimanche 11 octobre (donne le programme détaillé de la soirée)
Le Courrier cinématographique, 29 octobre 1921, p. 33-34 (description des décors peints du Louxor)
La Cinématographie française, 7 février 1931 (photographie de la salle du Louxor après travaux par Pathé)

Pathé Magazine 1954, n° 8 et 10 (Rénovation de la salle)

I. Revue de presse 1977-2000

Les articles suivis de la mention FE proviennent du Fonds Eldorado conservé au Centre d’archives de la Cité de l’architecture et du patrimoine, 127, rue de Tolbiac, 75013 Paris.

Lumière de cinéma Mars 1977, « Les cinoches d’antan », par Anne-Marie Koenig.
Les Nouvelles littéraires, n° 2748, juillet 1980, « Chambres obscures en v.o. », par Claude Klotz. (FE)
Libération, 4 octobre 1980, « Le cinéma dans ses temples. Un art qui ne s’affiche plus » par Serge Toubiana. (FE)
Le Quotidien, 16 octobre 1980, « Les Salles obscures ont-elles une âme » (4), « Promenade à travers les derniers cinémas où l’on rêve ». Enquête Dominique Jamet, Martin Peltier, Charles Colson, Jean François Coulom. (FE)
Le Monde, 3 mai 1981, « Programme pour une solitude », par Alain Wais.(FE)
Libération , 4 octobre 1982, « Les salles mortes se ramassent à la pelle », par Xavier Delamarre et Francis Lacloche. (FE)
Libération , 9 novembre 1982, « Orient-Express », par Francis Lacloche.(FE)
Libération , 19 janvier 1983, « Les salles en péril », par Francis Lacloche. (FE)
Le Monde, 24 août 1983, « La romance du Louxor », par Colette Godard.(FE)
Le Parisien, 2 mars 1994, « Quel sort pour le Luxor [sic] ? », par Nathalie Segaunes.
Figaroscope 11 mai 1994, « Frémissement dans les salles », par Christophe Martin.
Le Jour n° 53 23 mai 1995, « Le triste sort du Louxor », par Claude Dupuich. 
Sites et Monuments n° 157 Avril-Mai-Juin 1997, « 10ème arrondissement », par G.P.Télérama 29 octobre 1997, « Si beaux et si inutiles ».
Paris Capitale 23 juin 1998, « Le Louxor : y-a-t-il un pharaon pour investir à Barbès ? »
Le Parisien 03 février 2000, « Le Louxor attire toutes les convoitises », par Laure Pelé.
Le Journal des Arts, n° 105, 19 mai 2000, « Un rêve égyptien », par Jean-François Lasnier
Le Parisien 25 mai 2000, « Le Louxor sera une salle de spectacles », par Laure Pelé. 26 mai 2000, « L’avenir du Louxor décidé », par Denis Ambrois
Le Parisien 14 août 2000, « Le commerce double les petites salles », par Florence Sterg Continuer la lecture