Enquête à Istanbul : sur les traces de la famille d’Henri Zipcy, architecte du Louxor

Henri Joseph Marie Zipcy était originaire de Constantinople qu’il quitta en 1889 pour venir étudier à l’école des Beaux-Art de Paris. Au cours de ses recherches sur la vie de cet architecte, Michèle Alfonsi avait relevé dans les Annuaires CERVATI de 1881 à 1909 les adresses de la famille Zipcy. Or notre trésorière, Marie-France Auzépy, également spécialiste de Byzance, fait de fréquents séjours à Istanbul. Excellente occasion de partir à la recherche des lieux de travail et des diverses demeures de cette famille de Levantins aisés dont les membres résidaient et travaillaient à Pera, l’élégant quartier européen de Constantinople, en face de la vieille ville, de l’autre côté de la Corne d’or (d’où son nom : péran en grec signifie « en face »). Mais l’affaire n’était pas si simple : tout d’abord les noms de rue étaient donnés dans l’Annuaire en transcription française du turc ottoman alors que les noms actuels appliquent la réforme linguistique imposée par Mustafa Kemal Atatürk dans les années 30(1) ; ensuite, certaines rues avaient disparu ; et enfin, la numérotation des rues avait changé plusieurs fois. Mais avec un peu de ténacité, il a été possible de retrouver les trois lieux de travail et les sept domiciles de la famille Zipcy à Péra.

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Le Louxor pendant l’Occupation. Les films projetés entre 1940 et 1944

Pendant que la guerre ensanglante l’Europe et que la France est occupée par les troupes du IIIe Reich, le spectacle continue. Les salles de cinéma et de théâtre sont pleines, de nouveaux films sortent ; quotidiens et revues se font l’écho de premières, de mondanités diverses, de galas, où se bousculent officiels (civils et militaires) et vedettes du spectacle. Pendant ces années d’Occupation, le Louxor, comme les autres cinémas parisiens, a poursuivi son activité. Mais quels films voyait-on ?

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1920 : Henry Silberberg veut faire construire le Louxor

C’est à l’homme d’affaires Henry Silberberg que l’on doit le Louxor.
La consultation du dossier aux Archives de Paris nous apporte des précisions complémentaires sur les démarches qui précédèrent la construction dont l’autorisation ne fut pas accordée d’emblée, même si les délais peuvent nous paraître bien courts en regard des impératifs administratifs d’aujourd’hui…
À l’intérêt documentaire s’ajoute le plaisir de retrouver, dans ces dossiers venus d’une époque où l’on écrivait encore à la main, l’écriture fine et la signature de M. Silberberg, dont le décès et la faillite entraîneraient, dès avril 1922,  la vente du Louxor. Continuer la lecture